La Fête de la Montagne limousine est la fête où celles et ceux qui vivent et travaillent sur la Montagne limousine se rencontrent, débattent et construisent une vie commune. Ouverte à tous, c’est une fête gratuite avec des concerts, un marché de producteurs, des stands de présentation du savoir-faire local, des animations, des débats, des films, des buvettes et mille et une occasions de rencontres. C’est le lieu idéal pour que se parlent, débattent, s’amusent et réfléchissent ensemble les habitants et habitantes de la Montagne.
Langue et culture occitanes à l’honneur
- Vendredi 22 septembre :
- 20h30, Place de la Mairie : Bal avec La Galoche daus Condat.
- 20h-22h, dans le Parc : Projections de magazines de Télé Millevaches, dont :
- Racines : Entretien avec Marcelle Delpastre, poétesse et conteuse de Germont, sur la commune de Chamberet. Elle parle de l’occitan et du français, de son travail d’auteur, de Germont. Elle conte la création du mont Gargan par Gargantua.
- et La bourrée : Elle se dansait, se dansera… est-ce une tradition vivante ? Mutante ? Un divertissement en vogue ? Qu’en reste-t-il ? Rencontre avec plusieurs générations de bourreieurs…
- Samedi 23 septembre :
- De 10h à 17h, dans le Parc :
- Espace librairie avec la Librariá occitana de l’IEO Limousin.
- Exposition « Una linga que fai parlar lu país », témoignages et photographies, réalisée par l’IEO Limousin et le PNR Périgord-Limousin.
- À 10h, rdv devant la Librariá occitana pour une balade toponymique « Çò que conten los noms dau país, ce que racontent les noms du pays ».
Une petite balade, aux alentours de Nedde, pour partir, le bâton à la main et le nez au vent, à la découverte du témoignage historique, culturel et humain que nous livrent les noms de lieux de la région. En compagnie de Jean-François Vignaud de l’IEO Limousin. Durée 2h. - 14h, Espace librairie : Débat « Langue et territoire : qu’est-ce qui disparaît avec la langue ? »
Comment faire pour sauver l’occitan dans la Montagne limousine ? Des amis venus de Bretagne, des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, nous aideront à explorer quelques pistes. - 17h, Place de la Mairie, aux abords de l’Église : Contes et lectures occitanes.
- 18h, côté Cinéma, dans le Parc : Projection de Terras comunas (52 min).
150 ans de luttes sociales et de communisme dans la Montagne limousine (Réalisation IEO Limousin). - 21h, Place de la Mairie : Bal trad avec Le Plancher tremble.
Un ensemble de 15 musiciens en acoustique : vielles, violons, cornemuses et accordéons.
- De 10h à 17h, dans le Parc :
- Dimanche 24 septembre :
- De 10h à 17h, dans le Parc :
- Espace librairie avec la Librariá occitana de l’IEO Limousin.
- Exposition « Una linga que fai parlar lu país », témoignages et photographies, réalisée par l’IEO Limousin et le PNR Périgord-Limousin.
- 20h, Four à Pain : Veillée dans le four à pain cuisson de brioches avec contes et chants.
- De 10h à 17h, dans le Parc :
Et plein d’autres choses intéressantes à découvrir dans le programme ICI.
Le débat de samedi à 14h
Langue et territoire : qu’est ce qui disparaît avec la langue ?
La Montagne limousine se situe aux confins nord de l’Occitanie. Le « patois » d’ici est cousin de toutes ces variantes qui parcourent la grande moitié sud de l’État français… aux confins, on conserve parfois des usages qui se perdent partout ailleurs, il semble que cela ne soit pas le cas de la langue dans nos modestes montagnes… si les langues vernaculaires (de l’endroit que l’on habite), les expressions, les manières de dire et de nommer qu’elles charrient, font retour en beaucoup d’endroits, dans le Sud-Ouest, en Bretagne, au pays basque, les gens d’ici semblent se résigner à perdre leur langue… Les esprits cartésiens, universalistes, tout en étant moins guerriers qu’auparavant (ils n’en ont plus vraiment besoin au vu de leur triomphe…) regardent cette disparition avec un petit sourire condescendant, concédant au mieux quelques plaques commémoratives aux entrées de nos bourgs. Nous sommes quelques-uns à sentir qu’il y a bien plus à perdre que quelques tournures linguistiques apparemment désuètes.
Quel sens peut-il bien y avoir à re-parler, ou à se mettre à parler, ces langues qui chantent encore dans les noms des lieux que nous traversons, dans la bouche riante de telle ou telle mémé, de tel bonhomme qui vous manifeste son affection ou son hostilité en vous interpellant dans sa langue à lui ? Ce qui nous occupe au-delà des politiques publiques de « conservation » de la langue dont nous explorerons les effets, c’est cette vie qui s’en va, qui s’efface avec la langue. Des traces qu’elle laisse, des usages qu’elle emporte avec elle, du monde dont, à défaut de transmission, elle nous laissera orphelins, que nous soyons d’ici ou que nous arrivions seulement.
Qu’on l’appelle patois, occitan, langue d’oc c’est bien d’une langue qu’il s’agit. Langues des troubadours et des orfèvres limougeauds,
langue des croquants en révolte et des bergères… De cette langue qui a chanté bourrées et autres pastourelles, dit la mémoire et les mythes de ce pays, aujourd’hui qu’en reste-t-il ?
À l’heure des méga-régions que représentent la langue occitane et la culture traditionnelle de notre ex-petite région ? Qu’en reste-t-il
d’ailleurs ? Les derniers locuteurs deviennent muets, ceux qui arrivent ne savent pas qu’il y a cette autre langue, véritable masque de fer linguistique. Personne à blâmer ?
Et ceux qui arrivent l’ont-ils entendue parler ? Pas sûr. Aujourd’hui elle se réfugie dans l’intimité familiale, ou de voisins proches. On
peut encore l’entendre dans les cortèges d’enterrements comme un dernier lien avec le défunt. Comment faire pour sauver l’occitan dans la Montagne limousine ? Nous n’avons pas la réponse mais quelques exemples nous semblent intéressants et pourraient être à encourager. Comme ce jeune facteur qui apprend la langue lors de sa tournée, et de ce fait s’ouvre les portes de la société traditionnelle d’ici. Cette aventure collective qui choisit un nom occitan. Cet instituteur qui souhaite faire un travail bilingue avec ses élèves. Des amis venus d’autres territoires (Bretagne, régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) nous aiderons à explorer quelques pistes.
Rdv samedi 23, à 14h à la librairie de l’Institut d’Études Occitanes.
In L’Écho des Pacages n°8
Per ne’n saubre mai – Renseignements
http://www.montagnelimousine.net/