Institut d'Estudis Occitans dau Lemosin

Depuis plus de 40 ans, j’illustre, je dessine, je grave, je fais des bandes dessinées (des B.D.) en utilisant l’occitan du Limousin (je suis limousin !).
Depuis une dizaine d’années, je fais des émaux et cette pratique tardive tellement limousine me passionne, je suis vraiment un « amateur ».
Depuis des siècles, l’émail fleurit, meurt et renaît à Limoges… Après la grande période médiévale du champlevé, à la renaissance, les émailleurs limougeauds ont retrouvé leur créativité admirée dans l’Europe entière avec une nouvelle technique : l’émail peint. C’est aussi à cette époque que l’image circulait grâce à la gravure et surtout à l’invention de l’eau forte qui permettait une création plus facile et une diffusion massive des « modèles » que nos ancêtres, immenses artistes d’interprétation, créaient en émail.
Mes gravures sont des petits « retables » : une image centrale entourée d’un cadre. Une relation s’établit entre les différentes représentations et le titre en limousin pour faire naître une histoire qui me tient à cœur mais que chacun peut interpréter à sa manière selon son humeur et la « lecture » que l’on peut faire des images et du texte, un peu comme dans une B.D. multiple et changeante selon qui la regarde.
J’ai repris modestement cette tradition séculaire en interprétant mes propres gravures en émail peint sur cuivre ou sur acier.
Le petit « retable » s’élabore autour de la plaque émaillée grâce aux plaques de zinc avec lesquelles j’ai imprimé l’eau forte.
L’éclat coloré de l’émail contraste avec le gris argenté du zinc dont les sujets n’apparaissent pas au premier regard… Cette « lecture » attentive donne la clef d’une énigme qui n’existe que dans la tête de celui qui veut bien regarder.