Institut d'Estudis Occitans
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Historique

La langue occitane s’est fixée de manière écrite bien des siècles avant le français. Les premiers textes littéraires de langue d’Oc sont limousins et ont été rédigés pendant la première moitié du XIe siècle.

La langue des troubadours

Du XIe au XIIIe siècles, la civilisation occitane rayonne sur toute l’Europe. La poésie des troubadours crée une langue riche et raffinée, qui sera imitée dans plusieurs cours européennes.

C’est l’âge d’or du Limousin, foyer de grands poètes troubadours tels Arnaut Daniel, Bernat de Ventadorn, Bertran de Born, Gaucelm Faidit, Guiraut de Bornelh,…

Des textes officiels aux œuvres littéraires

L’occitan est une des premières langues d’Europe à avoir remplacé le latin dans la rédaction des textes officiels, actes juridiques et administratifs, et des traités savants.

Ainsi, en Limousin … :
Égletons / Aus Gletons – extraits de la réglementation de la vie de la cité en 1270 :

… Tot òme que, per mal far, o per gaitar, surtiria en armas de la viala sens lo Conselh daus cossols, V sòus…

… Tout homme qui, pour mal faire, ou pour guetter, sortirait en armes de la ville sans l’aval du Conseil des consuls, 5 sous…

Malgré un français de plus en plus présent, l’occitan a continué, à toutes les époques et encore aujourd’hui, à produire des œuvres littéraires.

En 1904, c’est à une œuvre en occitan, Mirelha de Frédéric Mistral (1830-1914), qu’est decerné le Prix Nobel.

En Limousin, le XVIIIe siècle voit revivre la littérature occitane sous la plume de “curés patoisants”, entre autres François Richard, chansonnier et Jean Foucaud, auteur de ces si jolies fables : Fables de La Fontaine, imitées et traduites en patois.

Joseph Roux va marquer la fin du XIXe : originaire de Tulle, premier félibre limousin, il sera le premier à écrire la langue d’oc dans sa graphie classique ; il travaillera avec une vingtaine d’autres écrivains à promouvoir la langue et la culture limousines dans la revue Lemouzi.

Depuis les années 1970, la littérature occitane limousine connaît un certain essor : de la poésie au chant, du théâtre à la nouvelle ou au roman, les écrivains s’essayent à tous les genres.

Pour n’en citer que quelques-uns : Michel Chadeuil, Jan dau Melhau, Jean Gagniayre, et surtout Marcelle Delpastre (1925-1998), auteur d’une œuvre colossale, aussi bien poétique qu’ethnographique (Saumes pagans, Paraulas per questa terra, Bestiari lemosin, Las vias priondas de la memòria,…).

On retiendra aussi Yves Lavalade pour son énorme travail linguistique et toponymique, et de nombreuses publications dont ses incontournables dictionnaires français-occitan et occitan-français.

La richesse de la tradition orale

Pour une grande partie de la population, l’occitan est resté langue unique jusque vers les années 1900.

Cette langue est donc celle de toute une culture populaire de contes, chansons, dires, histoires encore bien vivants en Limousin.

Quand il pleut :

« Plòu, plòu ramalhaud,
Las vachas baten los buòus,
Dins los prats los parpalhòus
E los ’limaçs leven lu còu. »

Il pleut, il pleut têtard, / Les vaches battent les bœufs, / Dans les prés les papillons / Et les limaces lèvent le cou.

Collecté à Roussac, juillet 2003.

« Molinier, farinier,
Trauca sac, pana blat
Apres disen que ’quò es los rats. »

Meunier, farinier, / Perce les sacs, vole le blé, / Après, ils disent que c’est les rats.

Collecté à Beaulieu, mars 2003.

L’occitan, una lenga per deman…

L’occitan, c’est encore une langue d’échanges et de communication pour plusieurs millions de personnes, dont des dizaines de milliers en Limousin.

Elle est source de création pour de nombreux écrivains contemporains et groupes de musique : Jan dau Melhau, Bernard Comby en Limousin, mais aussi Fabulous Trobadors, Massilia Sound System, La Talvera, Lo Còr de la Plana, Familha Artús, La Mal coiffée…