Une équipe composée de bénévoles et d’un salarié de l’I.E.O. Limousin réalisa de 2010 à 2018 des films documentaires sur la vie et la culture du Limousin rural.
Ces films courts métrages (entre 10 et 25 min) abordent des thèmes très différents : les savoir-faire (cultiver un jardin, faire des palissous…), les formes de propriétés agricoles (le bien familial, le GAEC moderne, une propriété bourgeoise qui tourne toujours à « l’ancienne » avec le fermier, le régisseur et le valet…), les cultures locales (la pomme de terre), la mémoire (vie paysanne d’autrefois, récit de captivité pendant la segonde guerre mondiale…), les dévotions aux bonnes fontaines…
Tous ces documentaires sont tournés principalement en occitan limousin, et sous-titrés en français.
En 2012, 2013, 2014 et 2015, certains figuraient au programme de la « Mòstra de cinemà occitan », festival itinérant organisé par la Generalitat de Catalunya et vitrine de la création cinématographique occitane : Au Molin de Corèu, Marcel dins son vargier, Lu doien de Sent Aforian, Lu païs de las bonas fonts, Devocions a Sent Eutròpi, Le bolanger de Sant Prict et Le truelh d’Arcin. Les films sont projetés dans plusieurs villes d’Occitanie et de Catalogne (35 en 2015).
Depuis fin 2012, vous pouvez voir nos productions sur la chaîne de télévision locale 7ALimoges.
Elles sont également en ligne sur notre site à la rubrique Nos publications > Vidéos en ligne > En Lemosin.
Chaque film se vend en DVD, à l’unité (10 €) ou bien en deux coffrets de 129 minutes (29 € chacun), à la Librariá occitana ou sur son site libraria-occitana.org.
Niché au pied des monts d’Ambazac, à quelques kilomètres au nord de l’agglomération limougeaude, le petit domaine rural de Salesse à Bonnac-la-Côte semble hors du temps. Ici, depuis l’ancien régime, perdure un mode de faire-valoir agricole traditionnel où propriétaire, régisseur, fermier et domestique assurent la gestion et l’exploitation de la propriété au cœur d’un environnement préservé.
Jean-Pierre Cavaillé, Jean-Paul Faure et Jean-François Vignaud, 21 min, 2010 – en occitan, sous-titré en français –
Dins lu pitit borg de Sent Aforian (Saint-Symphorien sur Couze, 87), Marcel – que los pus vielhs apelen « Gazi » – apres ‘na vita de trabalh, fai valer son vargier.
Marcel Laplagne, aujourd’hui retraité, est né à Thouron, à quelques kilomètres de Saint-Symphorien. Il évoque pour nous la vie active, entre l’agriculture et un emploi dans une coopérative de vente de matériel agricole et nous livre quelques uns de ses secrets de jardinier et de fumeur de gris. Il nous fait part aussi de son affection pour sa langue de prédilection.
Jean-Pierre Cavaillé, Jean-Paul Faure et Jean-François Vignaud, 12 min, 2011 – en occitan, sous-titré en français –
A Cuçac (Cussac, 87), madama Pragout contunha de metre de part e d’envoiar la gent far lurs devocions a las bonas fonts.
Comme le faisaient avant elle sa mère, sa grand-mère, son arrière grand-mère, Raymonde Pragout pratique encore le rituel de « mettre de part » permettant de désigner à des personnes souffrantes, qui lui en font la demande, les bonnes fontaines vers lesquelles elles doivent faire leurs dévotions pour apaiser leur mal. Elle détaille pour nous, les rites et les gestes à suivre afin d’assurer la réussite de l’opération.
Jean-Pierre Cavaillé, Jean-Paul Faure et Jean-François Vignaud, 18 min, 2012 – en occitan, sous-titré en français –
Apres ‘na vita a far lu maçon, Raimond s’es sovengut un còp a la retraita que son grand-pair li avia aprengut a far los palissons.
Dans la famille de Raymond Moreau, au village de la Gorce (Saint-Pardoux, 87), on faisait les palissous, ces bannetons où l’on mettait autrefois la pâte à pain à lever. La confection de cette vannerie de paille est tout un art, auquel Raymond nous initie en occitan, depuis la cueillette des ronces qui servent à lier les boudins de paille, jusqu’à la réalisation de corbeilles spiralées.
Jean-Pierre Cavaillé, Jean-Paul Faure et Jean-François Vignaud, 11 min, 2011 – en occitan, sous-titré en français –
Au Molin de Corèu (Saint-Symphorien sur Couze, 87) passa la Cosa. Dins la maison au bòrd de l’aiga viven tres generacions…
Cela fait bien longtemps que le moulin de Courieux ne tourne plus. Marcelle Dubreuil, sur sa chaise roulante, se souvient de cette activité et des dangers de la rivière qui manqua lui emporter son petit Francis. Celui-ci, devenu un fier gaillard, se consacre à l’élevage bovin, bientôt en compagnie de Loïc son propre fils de 18 ans, épris d’agriculture et qui rêve déjà de transmettre à son tour la propriété.
Alain, le frère de Francis, vit en région parisienne et vient se ressourcer dans la maison natale. De Paris, il ne parle jamais à sa mère qu’en occitan. Alain fut éduqué en occitan et Francis, plus jeune de quinze ans, exclusivement en français. Il parle pourtant une très belle langue. Mais le fil est rompu…
Jean-Pierre Cavaillé, Jean-Paul Faure et Jean-François Vignaud, 27 min, 2012 – en occitan, sous-titré en français –
Au vilatge de Corèu (Saint-Symphorien sur Couze, 87), las pomarterra venen bien. Raimond nos parla de quela cultura qu’aguet longtemps una granda plaça dins la vita economica dau país e que es totjorn tant presada dins la cosina limosina.
Raymond Filloux, malgré son âge, reste un cultivateur émérite de pommes de terre. Il nous conte en occitan sa vie de producteur et de négociant depuis ce village de Courieux qu’il n’a jamais quitté.
Nous l’accompagnons au champ, où plusieurs familles du village cultivent en commun la charlotte, la chérie et la bintje…
Jean-Pierre Cavaillé, Jean-Paul Faure et Jean-François Vignaud, 21 min, 2012 – en occitan, sous-titré en français –
André Mounier, nascut en 1916, nos fai partatjar belament un segle de vita e nos conta la rencontra de son istòria personala emb la granda istòria tragica dau XXe segle.
Fils d’un agriculteur et sabotier de Saint-Symphorien sur Couze, André Mounier, à l’issue de son service militaire pensait rentrer dans son bourg natal. Mais il fut pris dans la tourmente de la deuxième guerre mondiale et resta cinq ans prisonnier à la frontière de la Lituanie. Son évocation a la force et les accents d’une épopée privée. Il nous décrit aussi la vie d’un bourg limousin d’avant guerre, du temps du tram, nous fait visiter son potager et nous récite une savoureuse niorle de Lingamiau, mémorisée de longue date.
Jean-Pierre Cavaillé, Jean-Paul Faure et Jean-François Vignaud, 20 min, 2012 – en occitan, sous-titré en français –
Un GAEC coma n’i a tant en Limosin. Las penas e los turments davant las dificultats que remuden tot aura l’agricultura ne manquen pas, mas un a totjorn l’esper que quò se ‘dobará.
À Saint-Symphorien, le 15 août, a lieu la traditionnelle Fête de la batteuse à l’ancienne. Ceux qui l’organisent sont des agriculteurs, un peu nostalgiques du temps où les battages rassemblaient tout le voisinage. Michel Lavalette, son frère Jean-luc et son fils Jordan, associés en groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) évoquent pour nous l’histoire de cette fête, mais aussi, à travers la figure du patriarche de la famille, le développement du machinisme rural avec la fondation de la première coopérative d’utilisation du matériel agricole (CUMA). C’est tout un pan de l’histoire rurale limousine qui nous est ainsi relaté, dans une langue dont les locuteurs aperçoivent la mort prochaine.
Jean-pierre Cavaillé, Jean-Paul Faure et Jean-François Vignaud, 18 min, 2012 – en occitan, sous-titré en français –
Que se ‘pele pastis barraud, tortiera o pompiraud, lo pastis de pomas de terra se fai de plan mai d’un biais en Lemosin.
Si beaucoup de cuisinières du pays vanteront, non sans raisons, « leur » pâté de pommes de terre, tous ceux qui ont eu le plaisir de goûter lo pastis de pomas de Lisou Chatenet vous en feront l’éloge.
Pâte levée, pommes de terre, viande de porc hachée…
Dans l’intimité de sa cuisine elle nous fait partager sa fabrication de ce plat traditionnel et nous évoque, dans la langue du pays, les quelques variantes et évolutions que cette préparation a connu au fil du temps.
Accompagné de l’inévitable pastis a las prunas negras, la tarte aux prunes noires, le pâté de pommes de terre est resté un plat de fête que l’on a plaisir à partager en compagnie des parents et amis, le temps d’un échange chaleureux et amical.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 17 min, 2013 – en occitan, sous-titré en français –
A la Monja de Comprenhac, lu monde venian nombros far lors devocions a la bona font de sent Eutròpi…
Le dernier dimanche d’avril se déroulent, sur la commune de Compreignac, le pélerinage et la procession à la fontaine et à l’oratoire de Saint-Eutrope.
Les eaux de la fontaine sont connues en Limousin pour leurs vertus thérapeutiques. Odette, ancienne coiffeuse du village, nous conduit dans un lieu secret, niché à deux pas de la RN 20.
Elle y accomplit des « dévotions », rites requis par la tradition des bonnes fontaines pour lutter contre certains maux du corps et de l’âme.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 20 min, 2013 – en occitan, sous-titré en français –
« I a pus presone dins las campanhas, alòrs quò interesse pus le mònde de faire las tornadas… »
Dans tous les villages des environs de Saint-Priest-la-Plaine, on se souviendra longtemps du coup de klaxon d’Alain, le boulanger. Son commerce est le dernier du bourg. Mais l’heure de la retraite vient de sonner et il n’y aura pas de repreneur. C’est une « page qui se tourne », comme Alain le dit lui-même, et c’est moins la cessation de l’activité commerciale qui l’inquiète, que la fin de toutes ces rencontres humaines qui font le sel de la vie, patiemment tissées au long de quatre décennies de vente à la boutique et de tournées.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 18 min, 2013 – en occitan, sous-titré en français –
À flâner le long des berges de la Vienne, dans les ruelles coquettes de l’Abbessaille ou du Clos Sainte-Marie, il paraît bien loin désormais le temps où le quartier des ponts était un lieu populeux et industriel dénigré par les Limougeauds des « beaux quartiers ».
Pourtant, à écouter Simone Jeammot et Jacques Combeau raconter leur enfance dans deux célèbres cafés-restaurants de l’endroit, « À la crotte de poule » pour l’une, au « Poisson soleil » pour l’autre, ce petit monde nous paraît étonnement proche.
C’est dans un français au bel accent accent limousin, cet « accent des ponts » aux intonations occitanes, qu’ils nous parlent de leur quartier. Sous leurs évocations tout un peuple d’ouvriers, de lavandières, de personnalités fortes en couleur au verbe haut et au répertoire chansonnier inépuisable reprend vie. Des Ponticauds qui vivaient au rythme de leur rivière, qui la sillonnaient inlassablement sur leurs bateaux à fond plat, qui y pêchaient au filet, qui s’y baignaient à la belle saison…
Mais bien des choses ont changé autour du pont Saint-Étienne, si la Vienne s’y écoule toujours, paisible, pour le bonheur des pêcheurs, ce n’est pas sans tristesse ni amertume que les vieux Ponticauds parlent du Port du Naveix et du Masgoulet, tout un pan de ce vénérable quartier qui disparut sous la pioche des démolisseurs durant les années 1950-1960.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 28 min, 2013 – en occitan, sous-titré en français –
Pour en savoir plus sur la mémoire ponticaude et ses langues : ponticauds.org
Tot lu monde iò dira : los pus braves paniers venen dau Lemosin.
Au-delà de cette évidence, il en vient une autre, parmi les plus beaux paniers d’éclisses de châtaignier faits en Limousin, ceux de Maurice Javelaud tenaient bonne place. Par centaines, paniers e deschas (panières) sont nés de l’alliance de ses doigts et du couteau. D’un savoir-faire acquis auprès de son père durant ses jeunes années il développa une véritable activité vannière une fois à la retraite.
C’est dans son village de Bournazeau (commune d’Oradour-sur-Vayres) où il a toujours vécu que nous avons rencontré Maurice et suivi les étapes de fabrication d’un panier dans l’obscurité de la vieille maison qui lui servait d’atelier.
Les explications sont souvent succinctes, parfois sibyllines « Qu’es mas mesuras a me ! »…
Il reste à voir, à observer, à décrypter un geste, des réflexions, des attitudes, tant de choses héritées de siècles de savoir paysan en matière de vannerie traditionnelle.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 13 min, 2013 – en occitan, sous-titré en français –
Quò fai bien dau temps que se fai dau citre a la Teulíera de Condat.
C’est en 1920 que débuta l’activité cidricole dans la famille Janty. En un temps où dans chaque ferme limousine la polyculture allait bon train, les nombreux pommiers fournissaient barriques et barricous d’une boisson appréciée. Comme la Bretagne ou la Normandie, le Limousin était alors une grande région productrice de cidre. C’était avant que la Golden sulfatée ne vienne nous faire perdre la mémoire des pommes de pays…
À la Tuilerie de Condat-sur-Ganaveix, près d’un siècle après son grand-père, Jean-Yves Janty presse toujours les pommes à façon avec son vieux pressoir hydraulique. Ce qui a changé c’est qu’il est devenu désormais producteur de cidre et de jus de pommes du pays. De ses vergers plantés en pommes Blandurettes, Rouges de Borne ou Lestre, il tire un jus et un cidre dont il nous détaille les étapes de fabrication.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 12 min, 2013 – en occitan, sous-titré en français –
« Autres còps tots los paisans de ’quí avian quauques rengs de vinha per far lur vin de l’annada… »
Il est bien loin désormais le temps où les vignes s’étalaient sur tous les coteaux bien exposés de la vallée de la Vienne. Mais dans la mémoire des vieux Verneuillais demeure encore le souvenir de ces petits vins de paysans dont l’acidité et la rudesse, les années de météo chagrine, ont marqué bien des gosiers limousins.
Quelques vignerons toutefois, à l’instar de la famille Denis à la Merlie, avaient su largement améliorer leur production et commercialisaient un petit vin gris apprécié des connaisseurs bien au-delà du Limousin.
Le vin de Verneuil n’aurait pu être aujourd’hui qu’un vieux souvenir trainant son lot de clichés et de moqueries proverbiales. C’était sans compter sur la passion de quelques nostalgiques du vignoble verneuillais. Ainsi de l’alliance de l’association des « Amis du rosé de Verneuil « et de la « SCEA Les vignerons de Verneuil » est née à la fin des années 1990 une entreprise florissante produisant aujourd’hui plusieurs centaines d’hectolitres d’un vin que rejauvis los gorjareus.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 22 min, 2013 – en occitan, sous-titré en français –
‘Na permenada dins le país de Pairac, dins le fons dau vialatge d’Arcin, ante le truelh es totjorn ‘qui ‘restat dempuei 100 ans…
En août 1914, comme dans toute la France et une bonne partie de l’Europe, la mobilisation générale emporte les hommes dans l’une des plus grandes folies que l’humanité ait commise.
La Creuse et tout particulièrement la commune de Peyrat-la-Nonière n’échapperont pas à ce cataclysme.
La famille Picaud du village d’Arcy fait tourner l’huilerie, une huilerie comme il y en a tant à cette époque par le pays. Noix, graines de colza et de raves, noisettes, faines, étaient écrasées sous la belle meule de granit avant d’être chauffées et pressées sous le truelh, pour fournir l’huile, produit de base pour l’alimentation et l’éclairage. Mobilisés, les trois hommes de la famille ne reviendront pas de la guerre. Faute de bras, meule et presse sont mises en sommeil.
Jean-Claude Mazure, propriétaire du lieu, fait désormais visiter l’une des dernières huileries de ce type en France. Ses commentaires, en nous restituant l’histoire et les techniques des huileries en Creuse, nous livrent une réflexion sur nos modes de consommation actuels ; ils sont surtout l’occasion d’un émouvant hommage à ses grands-pères et grands-oncles fauchés en pleine jeunesse lors d’un drame qui scella le sort de nos campagnes.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 17 min 40, 2014 – en occitan, sous-titré en français –
De tant d’annadas que son meras de Sent-Merd e de Sent-Vit, Enric Lavaud e Maxime Dalbrut coneissen coma degun lur comuna.
En plein pays limousin la vie s’écoule paisible, dirait-on, dans la petite commune de Saint-Vitte-sur-Briance et dans celle, voisine, de Saint-Méard. Leurs deux maires respectifs, Maxime Dalbrut et Henri Lavaud, ont su entretenir des liens étroits avec la population au cours de leurs nombreuses années de mandat.
Pourtant, bien loin de l’image idyllique des petits villages sans histoires, les inquiétudes sont nombreuses dans les deux mairies.
Si les chiffres du recensement de la population sont guettés avec inquiétude en ces temps de réduction des services publics, on s’interroge surtout, durant cette année 2014, sur les répercutions pour les petites communes que laisse envisager la réforme territoriale qui s’amorce.
D’autant que nous sommes en pleine époque d’élections municipales et que la réélection ne semble pas forcément acquise…
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 29 min 40, 2015 – en occitan, sous-titré en français –
Sur la commune de Firbeix, il y avait autrefois deux écoles, celle du bourg et, à quelques kilomètres de là, celle du petit village de Paulhac.
Depuis 1967, les cris d’enfants ne résonnent plus dans la cour de l’école de Paulhac ; à Firbeix les portes se sont fermées définitivement en 2014.
Les anciens élèves se souviennent des années où, petits écoliers en sabots, ils allaient y apprendre le français et se plier à la dure discipline de l’époque.
Des souvenirs des années d’entre-deux guerres, à ceux, bien plus récents de la fermeture, près d’un siècle d’histoire scolaire dans une petite commune rurale…
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 33 min, 2015 – en occitan, sous-titré en français –
La procion de Manhac
Fau aver la « foi » per faire la procion de Manhac, tot le monde a une bone rason per segre e prejar tot le long dau chamin de sent Maximin.
52,400 km, telle est la distance parcourue, depuis des siècles, par les processionnaires de Magnac-Laval en l’honneur de leur patron saint Maximin, derrière la crotz e la banière. Conduite par la confrérie du saint, la procion commence en pleine nuit, après une messe de minuit et s’achève le lendemain soir. Le latin, dans lequel sont les chants et les prières, y est encore à l’honneur. Beaucoup accomplissent ce beau, mais difficile chemin par vœux. Nous avons suivie la procion en 2014, guidés par de vieux habitués, qui nous ont fait partager, en occitan limousin et en marchois (car Magnac se trouve tout au nord de l’aire culturelle occitane), leur longue expérience de dévotion et d’observation participante.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 43 min 30, 2015 – en occitan, sous-titré en français –
« Per far las planchas, ieu metia ma ’gulhada au bot. E ben, las i anavan totas solas ! La blancha e la blonda… L’eran bien bravas quelas vachas… »
À Firbeix, au cœur du Périgord-Limousin, ils sont encore nombreux ceux à se souvenir de l’époque où leurs jeunes années de vie paysanne se déroulaient au rythme lent du pas des vaches. Mais ici comme ailleurs, soixante années de révolutions agricoles ont définitivement relégué loin dans le passé ces images d’une civilisation vieille pourtant de tant de siècles.
En l’espace de deux générations, c’est tout un monde qui a été chamboulé. Entre les témoignages de femmes de paysans et celui d’anciens syndicalistes agricoles, entre le constat des anciens et les interrogations d’agriculteurs en activité, on perçoit que l’évolution des techniques n’a pas mis fin à l’essentiel questionnement sur le devenir d’une agriculture à taille humaine.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 36 min, 2016 – en occitan, sous-titré en français –
« Los teules plats, qu’es l’arma dau país… Qu’es la terra dau país que parla ! »
Les gens de Puycheny auraient pu prendre le bon Dieu pour un bien déplaisant farceur qui ne leur aurait pas attribué les meilleures terres… Non pas ! Au pied de leur tuquet où les rochers de serpentine pointent leur nez au milieu de la lande, ils ont su tirer parti de l’adversité géologique en moulant et en cuisant la terre grasse qui collait à leurs sabots. Et, en bons Limousins laborieux, ils en ont fait des tuiles et des briques. Une véritable industrie locale en est née, avec une douzaine de tuileries qui assuraient autrefois un complément de revenus à bon nombre de petits paysans des environs qui venaient y travailler à la belle saison…
Si aujourd’hui deux entreprises perpétuent encore cette activité traditionnelle avec des équipements modernisés, c’est avec tristesse qu’on observera ça et là les vieux bâtiments de tuileries délaissés sombrer dignement dans les broussailles.
Mais, dans les villages alentours, il reste heureusement quelques mémoires pour nous évoquer l’importance de ce petit âge d’or tuilier.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 35 min, 2018 – en occitan, sous-titré en français –
Cofret I : L’huilerie d’Arcy ; Les bannetons de la Gorce ; Une journée à Bournazeau ; Le vin de Verneuil ; Le pâté de pommes de terre ; Les pommes de terre de Courieux ; Au moulin de Courieux.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 129 min, 2010-2018 – en occitan, sous-titré en français –
Cofret II : La cidrerie de la Tuilerie ; Le pays des bonnes fontaines ; Dévotions à Saint Eutrope ; Marcel en son jardin ; Maires en campagne ; Le boulanger de St-Priest-la-Plaine ; Le doyen de St-Symphorien-sur-Couze.
Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, 129 min, 2010-2018 – en occitan, sous-titré en français –